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Le Québec souffre-t-il d'immobilisme?

Des investissements massifs

Jean Houde, sous-ministre des Finances du Québec.
Jean Houde, sous-ministre des Finances du Québec.

Plusieurs exemples démontrent par ailleurs que ces nouvelles réalités ne constituent pas nécessairement un frein au développement. «Il n'y a pas de données statistiques qui pourraient me faire dire qu'il y a moins de projets, assure le professeur Stéphane Paquin, mais les médias font une fixation sur les échecs et les scandales.» Diplômé de l'UdeS, l'actuel sous-ministre des Finances du Québec, Jean Houde, partage cet avis : «L'impression d'immobilisme qui est ancrée dans l'esprit de la classe médiatique, à cause de projets qui ont été annulés ou remis en cause, est erronée. Nous prévoyons des investissements privés et publics de 41 milliards de dollars en 2008. La société est loin d'être immobile!»

Parmi les projets qui ont vu le jour au cours des derniers mois, ou dont la marche suit son cours, Jean Houde mentionne la construction de la centrale hydroélectrique de la rivière Péribonka, inaugurée en décembre dernier, la modernisation de l'aluminerie Alcoa à Baie-Comeau et le développement d'une mine de fer près de Fermont. Il en est de même pour le projet de création d'un port méthanier par le consortium Rabaska, qui a obtenu l'aval des autorités et du BAPE, le projet de développement immobilier montréalais Griffintown, ainsi que le déménagement du siège social de Bell Canada sur l'Île-des-Sœurs, qui nécessitent des investissements de plusieurs millions de dollars.

Liza Frulla, ex-ministre fédérale.
Liza Frulla, ex-ministre fédérale.

L'ex-ministre fédérale Liza Frulla, professeure associée à l'UdeS, soutient également que la société québécoise a traversé, au cours des dernières années, une période d'effervescence économique extraordinaire. Selon elle, nous avons la mémoire courte. «On a oublié la récession du début des années 90, rappelle-t-elle. On a oublié qu'on avait des taux de chômage de 11 % et de 12 %, que les taux d'intérêt étaient de 15 % et que c'était placardé partout au centre-ville de Montréal. La réalité est tout autre aujourd'hui.» Le taux de chômage actuel, qui est à son plus bas niveau depuis 33 ans au Canada, témoigne certainement de la vigueur de notre économie.